Aménagement extérieur
Bien choisir sa façade Tout à la fois enveloppe de protection et élément central de l'esthétique de nos maisons, le revêtement de façade détermine la première impression laissée à vos visiteurs. Sa fonction protectrice et isolante joue également un rôle clé dans votre bien-être intérieur. Bien choisir sa façade est donc une étape cruciale de tout projet immobilier, en neuf comme en rénovation, qui soulève de nombreuses questions. Quel matériau et quel style adopter, quelles sont les coloris tendance, quelles sont les contraintes légales et démarches à entreprendre ? Couleur Lauragais vous aide à faire le point. |
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Un crépi écrasé blanc cassé associé à des menuiseries anthracite, pour un design sobre et contemporain. Crédit photo : ©NC |
Le crépi, une valeur sûre
Crépi, enduit ou bardage, le choix du matériau et du procédé dépend du style architectural de votre maison, et va déterminer l'esthétique de votre façade.
Pour les maisons individuelles contemporaines, le revêtement le plus courant est le crépi, qui comporte de multiples avantages : étanchéité, durabilité, il ne nécessite que peu d'entretien, et peut être repeint à l'envi. On distingue quatre types de finitions, projeté, écrasé, gratté ou taloché, selon que l'on désire un rendu traditionnel ou plus contemporain.
Dans les maisons neuves au design actuel, la tendance est aux tons neutres et naturels (blanc cassé, beige, ton pierre, etc.) Si vous optez pour un style plus traditionnel et intemporel, vous pouvez vous autoriser une palette de teintes plus large. Vous pouvez alors parer vos murs de tonalités chaudes, allant de l'ocre jaune ou rouge brique, qui sont monnaie courante dans notre région.
Les bardages dans l'air du temps
On entend par bardage une enveloppe extérieure constituée de lames ou de plaques posées sur une ossature en bois ou en métal. La lame d'air emprisonnée entre le mur et le bardage constitue une excellente couche isolante, ce qui améliore le confort intérieur et génère des économies d'énergie. Le bardage peut être en bois (massif ou lamellé-collé) ou en matériau composite (fibres de bois, fibres-ciment…), offrant des rendus extrêmement variés. Très en vogue depuis quelques années, le bardage bois répond au besoin des ménages soucieux d'écologie, qui souhaitent améliorer les performances thermiques de leur maison en utilisant un matériau naturel, durable et chaleureux. Grâce à ses qualités esthétiques, le bardage bois s'impose dans nombre de constructions neuves, et de plus en plus dans les projets de ravalement ou de réhabilitation d'habitat ancien. De manière générale, le bardage, parce qu'il convient à tout type de construction (béton, briques, pierres, ossature bois…), est la solution idéale pour donner un coup de jeune aux bâtiments défraîchis ou donner du caractère à une construction lambda. Il permet dans tous les cas de revaloriser sa maison, en l'inscrivant dans l'air du temps.
Les parements, une touche d'authenticité
Le parement de façade est un revêtement destiné à décorer les murs extérieurs d'une maison, en leur donnant le cachet de la pierre ou de la brique. Il est constitué de plaquettes, qui peuvent être faites de pierres naturelles, de pierres reconstituées, de briques ou de béton. Moins onéreux et plus facile à mettre en œuvre que les matériaux bruts naturels, il peut recouvrir entièrement les murs, ou s'utiliser sur certaines parties seulement, par exemple en soubassement, ou pour mettre en valeur un détail de la façade (porche d'entrée, pilier, patio…). Grâce à la variété des finitions proposées (nuancier de couleurs, aspect plus ou moins régulier, avec ou sans joints), les parements s'adaptent à tous les projets architecturaux en neuf ou en rénovation, pour donner du caractère à une maison design ou restaurer une bâtisse ancienne.
Construction neuve : inventez votre style !
L'exposition de la maison est un critère important à prendre en compte pour sélectionner la couleur du revêtement. Les tonalités claires sont conseillées pour une façade ensoleillée. En effet, les coloris blanc cassé, beige et écru réfléchissent la lumière, ce qui donne un effet pimpant et contribue au confort thermique d'été dans les régions au climat chaud, comme c'est le cas dans le Lauragais. Les couleurs soutenues et foncées qui par nature absorbent le rayonnement solaire, sont au contraire déconseillées. Le blanc pur est également à éviter, en plus d'être salissant, il a tendance à éblouir en plein soleil.
Rénovation : éviter les fausses notes
Pour repeindre une façade crépie ou recouverte d'un simple enduit de ciment, il existe trois types de peintures. Très polyvalente, la «?peinture acrylique?» est compatible avec tous les anciens supports et recouvre efficacement toutes les imperfections. Plus exigeante, la «?peinture pliolite?» est à réserver aux supports parfaitement lisses. Quant à la «?peinture siloxane?», fabriquée à partir d'un dérivé de silicone, elle est très résistante et son effet perlant assure une protection renforcée contre l'humidité. C'est une bonne option pour rénover une façade humide ou très dégradée et garder un aspect naturel.
Relooker en donnant du caractère
Il faut parfois peu de choses pour redonner du peps et de la personnalité à une maison défraîchie ou sans âme. Miser sur des teintes contrastées peut être une excellente idée. Des volets de couleur vive animeront une façade claire ou au contraire. A l'inverse, des volets blancs ou pastel donneront un air pimpant à une façade unie foncée. Une utilisation judicieuse de la couleur permet aussi de mettre en valeur l'architecture, en soulignant les perspectives et les volumes. On peut par exemple peindre les murs porteurs d'un ton neutre et apposer une couleur dynamique sur les espaces en creux, tels qu'auvents, balcons ou terrasses. On peut aussi travailler sur les volumes, en habillant le rez-de chaussée et l'étage de deux teintes différentes en camaïeu. La seule règle d'or à respecter, si l'on ne veut pas habiter la maison d'Arlequin : se limiter à trois teintes maximum !
Ancien de caractère : restaurer sans dénaturer
Le choix de la couleur et du matériau doit également prendre en compte l'esthétique des maisons voisines, afin de préserver l'harmonie des lieux et la qualité des paysages occitans. Si vouloir apporter une touche personnelle est compréhensible, il est néanmoins de bon ton de tenir compte de la culture et du style régional, a fortiori si vous vivez dans un secteur ancien ou un bourg historique.
Typiques du Lauragais, les façades de couleur écru ou grège, agrémentées d'encadrements en briquettes autour des ouvertures et de frises en briques et galets pour animer les murs, sont du plus bel effet. Elles s'intègrent merveilleusement dans le paysage local du lauragais, où subsistent de nombreux corps de fermes et maisons de maîtres aux murs de briques parfois agrémentées de frises en galets de Garonne. Quant à la couleur des menuiseries, la gamme des bleus et gris est une valeur sûre, très répandue dans la région. C'est une couleur patrimoniale, qui témoignage de l'époque révolue du Pastel, cette plante tinctoriale emblématique qui fit la richesse de Toulouse et du Lauragais au XV e et XVI e siècle, avant d'être détrônée par l'indigo venu des Indes.
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Ravalement à l'identique d'un corps de ferme typique du Lauragais, en pierre et brique.
Crédit photo : Couleur Média
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Après les travaux, les trous et fissures sont comblées, la pierre est propre et lissée, l'étanchéité restaurée.
Crédit photo : Couleur Média
En pratique
La meilleure chose à faire avant de choisir votre revêtement de façade est de consulter le PLU (Plan Local d'Urbanisme) de votre commune, disponible auprès du service urbanisme de votre mairie ou en ligne via le site internet officiel. Celui-ci vous renseignera sur les règles applicables sur le territoire communal, et le cas échéant, les contraintes existantes dans votre quartier.
Attention aux secteurs protégés
Tous les secteurs inscrits ou protégés y sont répertoriés, avec les préconisations spécifiques à chacun d'eux en matière de revêtement extérieur. Dans certains cas, le PLU va jusqu'à prescrire certains matériaux ou procédés et un nuancier de couleurs. Si votre maison est classée monument historique ou se trouve dans un secteur protégé, des contraintes supplémentai-res peuvent s'appliquer (rénovation à l'identique en utilisant des matériaux et techniques d'époque, interdiction de poser des volets extérieurs, par exemple). Enfin, en cas de construction dans un lotissement, vous devez impérativement vous conformer au règlement du lotissement pour choisir votre couleur de façade. Autre source intéressante à consulter mais sans aucune obligation cette fois, le CAUE (Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement) de votre département. On y trouve des documents illustrés qui recensent les nuanciers traditionnels du bâti local.
Quelles formalités avant de ravaler sa façade ?
Quelle que soit votre commune de résidence, si vous envisagez de modifier le revêtement extérieur de votre maison ou la couleur des murs et/ou volets, vous devez obtenir une autorisation administrative en amont des travaux. En effet, la loi française impose sur tout le territoire le dépôt en mairie d'une "déclaration préalable de travaux" (formulaire Cerfa 13703) pour tout projet de ravalement de façade qui modifie l'aspect extérieur d'un bâtiment.
Dans le cas d'une réfection de façade à l'identique, il n'y a en principe pas de demande d'autorisation à effectuer… sauf si votre commune en a décidé autrement. Il n'est pas rare que certaines exigent une déclaration préalable sur certains secteurs définis dans le PLU (plan local d'urbanisme). La déclaration préalable s'impose également si vous résidez dans un secteur sauvegardé ou protégé, ou à proximité d'un monument historique, même si vous ne prévoyez aucune modification majeure de l'aspect du bâtiment. Vous devrez alors soumettre votre projet à l'approbation de l'Architecte des Bâtiments de France (ABF), dont vous êtes tenus de respecter l'avis. Si vous êtes dans ce cas, mieux vaut anticiper et vous renseigner en amont auprès de votre mairie pour connaître la nature des revêtements et la gamme chromatique autorisées dans votre zone.
Quand effectuer un ravalement ?
"Les façades des bâtiments doivent être constamment tenues en bon état de propreté", stipule l'article L. 126-2 du Code de la construction et de l'habitation. Certaines communes, comme Paris, imposent aux propriétaires un ravalement tous les 10 ans. Cependant, même si vous n'êtes pas concerné par l'obligation décennale de ravalement, il est recommandé de surveiller l'aspect de vos façades car au fil des ans, sous l'effet des UV et des intempéries, les murs se détériorent et perdent en étanchéité, mettant à mal l'isolation thermique et phonique du bâtiment.
Les traces de salissures et de pollution peuvent être effacées avec un nettoyeur haute-pression. En revanche, certaines détériorations de l'enduit comme des tâches persistantes, la présence de champignons ou de fissures, un revêtement qui s'effrite par plaques peuvent être le signe d'un problème plus grave, comme une infiltration, qui peut fragiliser la structure même des murs porteurs et représenter à terme un réel danger. En cas de doute, mieux vaut faire établir un diagnostic par un façadier professionnel, qui sera à même de déterminer les travaux à entreprendre : nettoyage, réparations des imperfections, travaux d'étanchéité, et de vous conseiller sur les solutions techniques et esthétiques qui s'offrent à vous si un ravalement complet s'avérait nécessaire.
La façade, une affaire de pros
Ainsi, contrairement à ce que l'on entend dire parfois, donner un coup de neuf à sa façade est un chantier lourd (2 à 3 semaines), qui ne se résume pas à un simple coup de peinture. Un ravalement digne de ce nom s'effectue en 5 étapes : nettoyage, réparation des fissures et rebouchage des trous pour restaurer l'étanchéité des murs, décrépissage, puis peinture ou crépi. Étant donné la surface à couvrir, les travaux nécessitent le montage d'échafaudages, indispensables pour les maisons à étage. Il est donc conseillé de faire appel à un façadier ou un peintre professionnel, d'autant que ces artisans souscrivent des garanties professionnelles biennale et décennale, qui permettent d'obtenir réparation en cas de défauts pouvant apparaître plusieurs mois après la réalisation des travaux (cloques, craquèlements superficiels, ou plus grave, fissures remettant en cause l'étanchéité ou l'isolation de la maison).
Nathalie Canevet
