Une maison sans chauffage,… ou presque !
Consommer 90% d'énergie de chauffage en moins que la moyenne des constructions traditionnelles, ce n'est plus une utopie grâce à la « maison passive », une maison presque sans chauffage.
1ère maison passive et bâtiment de recherche à Darmstadt Kranichstein ©DR
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1. Comment ça marche ?
Dans un bâtiment traditionnel, le chauffage sert à compenser les pertes de chaleur. Un bâtiment occupé qui ne perd pas sa chaleur interne n'a donc pas besoin de chauffage pour rester agréable à vivre, d'où le concept de « maison passive ». Dans celle-ci, la chaleur dégagée à l'intérieur de la construction (par les occupants, les appareillages électriques...) et celle apportée par l'extérieur (l'ensoleillement), suffisent à répondre à la quasi totalité des besoins de chauffage. Une maison passive consomme 90 % de chauffage en moins qu'une construction traditionnelle et ne nécessite donc un chauffage d'appoint, que pour les 10 % restant. Pour être passive, la maison doit comporter une très forte isolation des murs, du toit et des fenêtres. L'absence de ponts thermiques (points faibles dans l'isolation), une grande étanchéité à l'air, ainsi qu'un contrôle de la ventilation avec récupération de chaleur doivent également être mis en œuvre.
2. C'est pour qui ?
Parti d'Europe du Nord, le label européen « maison passive » a essaimé jusqu'au sud de l'Europe. Toutes sortes de bâtiments sont concernés, de la maison individuelle à l'habitat collectif en passant par les bureaux, les écoles et même les piscines, en neuf comme en rénovation. Dans de nombreux pays (Allemagne, Autriche, Suisse), ce label devient progressivement la norme. En France, le développement est plus lent, mais on compte déjà plus de 2 000 constructions de ce type sur notre territoire. À noter que ce développement doit s'accompagner d'une montée en compétence des savoirs-faire dans le secteur du bâtiment, notamment lors de la mise en œuvre de l'étanchéité à l'air et du traitement des ponts thermiques.
3. C'est plus cher ?
Oui, si l'on regarde le coût initial d'investissement : le surcoût est estimé entre 5 et 10 % par rapport à une construction neuve respectant la règlementation thermique (RT) 2012. Non, si l'on prend en compte le coût global de fonctionnement, car le surcoût initial est très vite compensé par la quasi disparition des dépenses énergétiques (amortissement constaté sur 10 à 15 ans d'exploitation). Et ce temps d'amortissement va se réduire d'autant plus vite que le prix des énergies augmentera rapidement, ce qui semble, malheureusement, inéluctable. Enfin, dernier avantage décisif, ce type de maison extrêmement performante donnera à votre bien une forte valeur ajoutée immobilière.
Etiquettes énergétiques comparatives des différents modes constructifs
CAUE de l'Aude
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