Les maisons du Lauragais
Rénovation énergétique :
la maison au cœur
d'une consommation raisonnée
L'enjeu de développement durable est partout mais des objectifs particulièrement ambitieux ont été spécifiquement assignés au secteur de l'habitat. Ce secteur représente à lui seul 46% de la consommation d'énergie fossile et 25% des émissions de gaz à effet de serre. Le Grenelle de l'Environnement fixe comme objectif de réduire les consommations d'énergie par logement de 38% d'ici 2020. Au sein de chaque foyer, cela se traduit par une réelle prise de conscience environnementale, et l'on constate que le passage à l'acte s'appuie sur des motivations diverses. En premier lieu, il traduit une volonté de réduire sa facture d'énergie et de préparer l'avenir en diminuant sa dépendance aux énergies fossiles. Il s'agit également de rechercher plus de confort ou, plus marginalement, de valoriser son hébergement dans l'optique d'une revente éventuelle. Enfin, ceux qui s'attaquent à la rénovation énergétique de leur logement entendent également bénéficier d'aides financières et mesures incitatives disponibles aux plans national et local.
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Travaux de maîtrise de l'énergie : les chiffres-clés
Selon l'Ademe, près de 15% des ménages ont entrepris des travaux de maîtrise de l'énergie en 2009 pour un coût moyen de 3596 € par chantier. En terme de marché, la rénovation énergétique des logements a représenté en 2008 un tiers du marché de la rénovation. Les travaux les plus couramment réalisés ont porté sur les ouvertures (33%), le chauffage (26%) et l'isolation thermique (intérieur :15,4%, toiture : 13,5% et façade :11%). On note que le recours aux professionnels est quasiment systématique (90%), les entreprises et artisans bénéficiant, au fil du temps, d'une "meilleure formation notamment en terme d'approche globale".
203 kWh/m2/an
C'est la consommation moyenne d'un logement en France. Le poste de consommation le plus élevé demeure le chauffage (65%), viennent ensuite l'éclairage et les appareils électrodomestiques (17%), l'eau chaude sanitaire (11,5%) et la cuisson (6,5%). Les sources d'énergie utilisées sont majoritairement le gaz à 32,7% (+ 3,1% le GPL), l'électricité à 30,2%, le pétrole à 16% et le bois à 14%. Au total, la dépense en énergie domestique des ménages s'élève à 590 € par habitant, soit près de 4% des dépenses des ménages et plus de 36% de leur budget consacré au logement. |
L'efficacité énergétique : comment ça marche ?
Les principes de base - L'efficacité énergétique repose sur un ensemble de règles qui, appliquées ensemble ou isolément, permettent de vivre dans une maison plus saine, plus confortable et plus économe :
- une isolation performante : la réflexion doit porter sur l'ensemble des parois opaques (murs, combles, plancher bas à savoir le sol) et vitrées. La rénovation doit faire appel à des matériaux présentant une bonne résistance thermique et à un savoir-faire professionnel.
- la réduction des ponts thermiques : il s'agit des fuites d'énergie liées aux ruptures d'isolation dans les parois. Pour information, il en existe trois catégories : les ponts linéaires occasionnant des déperditions à la jonction de deux parois, les ponts ponctuels, occasionnant des déperditions à la jonction de trois parois et les ponts structurels liés à la technique de pose d'un isolant. Il convient d'agir pour, certes réduire la perte d'énergie, mais également prévenir contre les moisissures et la dégradation de la qualité du bâti.
- l'étanchéité à l'air : elle permettrait à elle seule de réduire sa consommation d'énergie de 7% à 11% et consiste à éliminer toutes les fuites d'air de la construction. L'installation de fenêtres performantes (double vitrage) peut rentrer dans ce cadre.
- une bonne ventilation : elle est indispensable pour lutter contre les moisissures, l'humidité et ses désagréments au nombre desquels la prolifération des acariens et des microbes, elle peut passer par l'installation d'un système de ventilation simple flux hygro B (modulation en fonction du taux d'humidité de l'air) ou double flux (évacuation de l'air vicié, insufflation d'un air nouveau et réchauffement de l'air neuf introduit dans le logement via la récupération de la chaleur de l'air évacué).
- un système de chauffage optimal et un système d'eau chaude sanitaire rationnel : cela passe par l'installation d'équipements performants (chaudière à condensation, à bois, système solaire combiné …) et d'outils de régulation de la température (thermostat, robinet thermostatique…). Idem concernant l'eau chaude sanitaire avec une forte incitation à se diriger vers les énergies renouvelables, notamment le CESI Chauffe Eau Solaire Individuel (chauffe-eau solaire, système solaire combiné, pompe à chaleur…) et le ballon thermodynamique.
Tableau de synthèse - Les travaux de rénovation énergétique (liste non exhaustive)
Objectif de rénovation énergétique |
Exemples de travaux à réaliser |
Isoler |
Isolation de la toiture ou des combles
Isolation des murs
Isolation du sol
Remplacement ou rénovation des ouvertures (double vitrage …) … |
Ventiler |
Etude des flux d'air
Ventilation mécanique hydroB ou double flux… |
Optimiser chauffage et
Eau Chaude
Sanitaire (ECS) |
Chaudière à condensation (gaz ou fioul)
Chaudière à bois (bûches, granulés ou plaquettes de bois déchiqueté)
Plancher solaire direct
Géothermie
Régulation du chauffage / thermostat d'ambiance / robinet thermostatique
Pompe à chaleur … |
Favoriser
le recours
aux énergies
renouvelables |
Panneaux photovoltaïques
Éoliennes
Chauffe-eau solaire
Système solaire combiné
Bois … |
Un peu, beaucoup, à la folie : quels travaux engager ?
Dans le cadre d'une rénovation, difficile de savoir quels travaux engager en priorité. Pour le déterminer, il existe plusieurs solutions d'aide à la décision. D'abord, les propriétaires peuvent avoir recours à une simulation de la performance énergétique de leur habitation sur www.promodul.bao-gp.com, le site de l'Association pour la qualité du confort thermique. Il s'agit de renseigner un formulaire relativement fourni : caractéristiques de l'habitat, description du bâti (travaux d'isolation des murs, double vitrage…), des équipements (systèmes de chauffage et de climatisation, d'eau chaude sanitaire…), qui conduit à l'évaluation de la performance du logement avant travaux et à un ensemble de préconisations. Pour terminer, le site propose d'évaluer la performance après travaux et de livrer quelques informations relatives au coût et au financement du projet. Attention ! Aussi intéressant soit-il, cet outil a ses limites puisqu'il ne tient pas compte du mode de vie des occupants ni de leur temps passé dans la maison. En cela, il ne peut se substituer à un Diagnostic de Performance Energétique (DPE). Facultatif dans le cadre d'une rénovation volontaire, ce diagnostic réalisé par des professionnels conduit à évaluer la consommation d'énergie du bâtiment et son impact en terme d'émission de gaz à effet de serre. Il émet une série de recommandations quant aux travaux à effectuer en évaluant les nouveaux seuils de consommation qu'ils permettent d'atteindre, les efforts d'investissement à réaliser, les économies réalisables, la rapidité du retour sur investissement et les aides ac- cessibles. Il est également possible d'avoir recours à un bureau d'études thermiques afin d'établir un diagnostic plus pointu. Pour savoir où placer le curseur, il est enfin envisageable de demander conseil aux professionnels qui identifieront les travaux à réaliser en priorité dans l'éventail des interventions envisageables.
Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) permet de mettre en évidence la performance thermique du logement.
Il mesure également son impact en terme d'émission de gaz à effet de serre. La lecture du DPE est facilitée par deux
étiquettes à 7 classes : de A, correspondant à la meilleure performance, à G, la plus mauvaise.
Zoom sur les éco-matériaux
Ces matériaux présenteraient certaines caractéristiques communes : plus naturels, ils auraient l'avantage d'un impact moindre sur l'environnement et sur la santé des habitants. Certains d'entre eux sont cependant encore au banc d'essai ou parfois remis en question, il est donc recommandé la plus grande prudence vis-à-vis des bénéfices annoncés. Pour l'isolation, on désigne par éco-matériaux des matériaux à base végétale ou animale : le chanvre, la paille, la laine de mouton... Pour ce qui est de la décoration (enduits, peinture …), on trouve la chaux, le bois, les peintures naturelles... Dans la jungle des labels existants, il est indispensable de demander conseil à un professionnel qui saura vous diriger vers les éco-matériaux les plus performants au regard des travaux projetés (label français NF, Ecolabel Européen identifiable à sa petite fleur). |
Bâtiments basse consommation : un enjeu d'avenir
En matière de basse consommation, deux démarches se distinguent et sont reconnues par les pouvoirs publics. Les seuils qu'elles fixent devront être modulés en fonction de l'altitude et de la zone climatique du périmètre d'implantation de l'hébergement. Outre leur dimension environnementale, ils permettent aux propriétaires de justifier de leur niveau de consommation dans le but d'obtenir certaines aides financières. Pour connaître le nom des organismes certificateurs et le type d'aides accessibles, il convient de prendre contact avec son Espace Info Energie.
Les matériaux écologiques ont le vent en poupe ! Pour l'heure, le label français "NF",
et "l' Ecolabel Européen" identifiable à sa petite fleur demeurent de bons repères.
Haute Performance Energétique rénovation (HPE) - Ce label est destiné aux bâtiments achevés après le 1er janvier 1948. Le seuil de consommation maximal est fixé à 150 kWh/m2/an.
BBC-Effinergie Rénovation ® - Dans ce cadre, on considère qu'un logement existant est un bâtiment basse consommation dès lors qu'il reste en deçà d'une limite de consommation établie à 80 kWh/m2/an (50 kWh/m2/an pour les logements neufs) auquel est appliqué un coefficient "a" ou "b" en fonction de la zone ("a") et de l'altitude ("b"). Ce seuil, plus exigeant que celui fixé par le label précédent, correspond aux normes définies par Effinergie, gestionnaire des labels BBC-Effinergie et BBC-Effinergie Rénovation®. Pour la rénovation, le seuil de 80 kWh/m2/an englobe l'énergie consommée pour le chauffage, la climatisation, l'eau chaude sanitaire, l'éclairage et les auxiliaires.
Des financements évolutifs
Eco-prêt à taux zéro, crédits d'impôts, Certificats d'Economie d'Energie (CEE) …, ces dernières années, on a assisté à la multiplication des aides et mesures incitatives. En matière de rénovation énergétique, l'actualité demeure cependant très dense, il est recommandé de vérifier en temps réel la disponibilité des aides et la validité de leurs conditions d'attribution. Il convient également de se renseigner auprès des collectivités territoriales, le Conseil Régional et le Conseil Général, qui peuvent proposer des aides ponctuelles en la matière. Pour bénéficier d'une information actualisée, il est utile de se renseigner sur le site du Ministère du Développement Durable et auprès de son Espace Info Energie.
Réglementation thermique : un cadre qui s'impose à tous
Afin de gager sur des rénovations de plus en plus efficaces, le législateur a défini dès 2007 un cadre d'intervention très strict sur les logements existants. Le règlement thermique fixe les exigences minimales s'imposant sur les produits et équipements destinés à la rénovation (isolation, chauffage, climatisation, eau chaude sanitaire, régulation, ventilation, éclairage). Pour consulter l'ensemble de ces normes, il convient de se connecter au site dédié : www.rt-batiment.fr. Si le coût des travaux de rénovation thermique est supérieur à 25% de la valeur du bâtiment, c'est la Règlementation Thermique dite "globale" qui s'applique, s'il est inférieur, il convient de consulter la Réglementation Thermique "élément par élément". |
Isabelle Barèges
1 - RénovEnergie : La rénovation énergétique des logements du secteur privé. Rapport final - 25/01/2011
2 - CEREN, Les chiffres-clés du bâtiment, Édition 2009, Ademe.
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