Energie - Chauffage
Rentabiliser son système
de chauffage
Sitôt après l’acquisition d’une maison ancienne, l’un des principaux chantiers demeure l’installation d’un système de chauffage performant et… économique. Tour d’horizon des énergies qui sont à votre disposition. En France, les ménages consomment 69 % de l’énergie de leur maison dans le chauffage. C’est le poste le plus gourmand. Il est donc stratégique de prendre en compte toutes les problématiques liées à la rénovation de son habitat pour faire le choix d’un bon dispositif de chauffage. N’hésitez pas à vous pencher sur la question en procédant en plusieurs étapes et en s’informant des avantages fiscaux dont vous pouvez bénéficier avec la mise en place d’un nouveau dispositif de chauffage.
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L'insert évite les pertes de chaleur
Crédit photo : Couleur Média
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Définir les besoins en chauffage d’habitation
Ca y est ! Vous êtes installé dans votre maison : un habitat ancien dans lequel le système de chauffage ne sera plus adapté aux multiples rénovations que vous allez faire. La première étape consiste à définir les besoins en chauffage de votre habitat. Avant tout chose, il faut se soucier de l’isolation (voir Couleur Lauragais Spécial Habitat N°2) ainsi que du renouvellement de l’air par la ventilation. L’objectif est de limiter au maximum les déperditions de chaleur, sinon à quoi cela servirait-il d’opter pour un chauffage plus performant dans le cadre d’une rénovation ? Des aides spécifiques sont consacrées aux travaux d’isolation et l’achat de matériaux innovants.
Une méthode de calcul a fait ses preuves pour calculer la puissance thermique, notamment celle d’une chaudière de chauffage. Elle consiste à additionner la puissance de tous les radiateurs qu’elle alimente (cette information est normalement indiquée sur la plaque du constructeur) et de majorer le résultat de 10 %. Si l’installation alimente également le ballon d’eau chaude sanitaire, ajouter encore 3 kW.
Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE)
Comme son nom l’indique, c’est une évaluation de la performance énergétique d’un logement. La réalisation d’un DPE est obligatoire depuis le 1er novembre 2006, lors de la vente de tout logement ou bâtiment. Le diagnostic doit être tenu à la disposition de tout acquéreur potentiel par le vendeur, dès la mise en vente du bien. Ce document doit accompagner toute promesse de vente. Le DPE a l’avantage d’indiquer des recommandations permettant d’identifier les travaux les plus efficaces pour économiser de l’énergie. Il informe sur la consommation énergétique d’un logement et sur les coûts de consommation. Il a une durée de validité de dix ans. Il a pour effet souvent d’inciter les propriétaires à réaliser des travaux d’économie d’énergie sur des recommandations faites par des diagnostiqueurs. Ces derniers sont des professionnels totalement indépendants. A partir du 1er novembre 2007, les professionnels effectuant les DPE doivent répondre à des nouvelles exigences. Ces personnes doivent être certifiées par un organisme officiel accrédité par le Comité français d’accréditation. Elles doivent remettre à leur client une attestation de conformité avec les exigences légales.
Le choix des énergies
Voici que les bilans ont été effectués. Vous connaissez dorénavant exactement les besoins en chauffage de votre habitat. Reste un choix à faire entre les différentes énergies disponibles. Celles-ci se répartissent entre deux grandes catégories. D’un côté les énergies renouvelables, en l’occurrence le bois, le solaire et la géothermie. De l’autre côté, les énergies fossiles : le gaz et le fioul. Votre choix sera déterminé par le taux de rendement des dispositifs de chauffage, mais également par les aides fournies par l’Etat, soucieux pour sa part, d’encourager la consommation responsable afin de limiter l’effet de serre. A noter enfin que pour le gaz et le fioul d’énormes progrès ont été faits quant aux performances des chaudières et pour limiter le rejet d’éléments polluants.
Le bois
C’est le combustible qui a le vent en poupe en ce moment, depuis que l’on se soucie des sources d’énergies renouvelables. Le bois peut effectivement être considéré comme l’une d’elles tant que le volume prélevé ne dépassent pas l’accroissement naturel de la forêt. La ressource est ainsi préservée. Plus de six millions de foyers français utilisent le bois pour le chauffage partiel de leur résidence principale. L’intérêt du grand public se porte sur le bois avec les nouvelles générations d’appareils de chauffage à bois, dont le rendement avoisine les 70 %. Chêne, charme, hêtre, châtaignier, noyer… des feuillus durs coupés au moins depuis dix-huit mois, sont des combustibles adéquats. La marque NF Bois de chauffage garantit la qualité du bois, en particulier son humidité dont dépend le pouvoir calorifique.
Les appareils de chauffage à bois atteignent aujourd’hui des rendements très intéressants. Certains peuvent même alimenter en appoint, voire en chaudière principale, un chauffage central. Les portes vitrées des appareils permettent aussi d’apprécier le spectacle du feu de bois.
Le bois combustible naturel, un moyen de chauffage
très apprécié des français - Crédit photo : Couleur Média
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Le saviez-vous ?
En brûlant un kilo de bois sec en une heure, on peut obtenir 3 kw de chaleur.
Les bois humides ou de récupération polluent davantage en brûlant et encrassent plus le matériel que le bois de chauffage bien sec.
En France, le bois représente 4 % de la production totale d'énergie.
Le bois est la deuxième énergie renouvelable après l'hydraulique. Le bois permet de divisier les émissions de CO2 par 12 par rapport au fioul et 6 par rapport au gaz. |
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L’insert et la tradition de la cheminée
Si vous disposez d’une cheminée, autant en profiter ! Elle est un atout majeur de la décoration d’un intérieur. Elle est aussi un des éléments de caractère dans une maison ancienne. En plus, elle peut être source de chaleur et donc un élément de confort. Mais à « l’état brut », la cheminée est un moyen de chauffage médiocre au bilan thermique catastrophique. Le rendement est au mieux de 10 à 15 %. Les foyers ouverts consomment énormément de bois. Ils chauffent peu la pièce. Ils créent plutôt un fort appel d’air froid et polluent beaucoup. D’où l’intérêt d’installer un insert pour profiter à plein des capacités chauffantes de l’aménagement initial. Il doit être scellé dans le coeur de la cheminée de manière étanche. Equipé d’un récupérateur de chaleur, ce dispositif peut servir de chauffage d’appoint dans une ou plusieurs pièces. La chaleur peut effectivement être répartie ailleurs que dans la pièce où se trouve la cheminée par l’intermédiaire de gaines et d’une ventilation. L’insert est capable d’augmenter les performances du feu de bois avec un rendement moyen de 40 à 65 %.
La solution du poêle
Le poêle à feu continu est une solution très économique si l’on dispose de bon bois de chauffage en grande quantité. On peut installer un poêle à bois sur le sol devant la cheminée ou dans l’emplacement de l’âtre, à la manière d’un insert. Symbole de confort rustique le poêle à bois constitue également un objet décoratif qui apporte sa touche au style d’un intérieur. Les poêles en faïence, fermés, traditionnels en Europe du nord connaissent aujourd’hui un certain regain. Construits en brique réfractaire, ils ont un bon rendement avec une consommation de bois minime et peuvent chauffer plusieurs pièces. Ces produits font partie de la famille des poêles en fonte et matériaux réfractaires qui disposent d’une inertie thermique importante. Il existe aussi des poêles en acier et fonte. Leur autonomie est raisonnable. Dans le commerce, les professionnels proposent une vaste gamme dotée de nouvelles technologies (combustion à flamme inversée, postcombustion avec arrivée d’air secondaire). Ils ont des rendements élevés d’environ 70 à 80 %, avec moins d’émissions de polluants.
Beaucoup sont équipés d’une porte vitrée. Ils proposent l’agrément de la vision du feu. Les plus récents de ces appareils sont les poêles dits à granulés, alimentés par de la sciure de bois compactée. Ils bénéficient d’une alimentation automatique grâce à une réserve intérieure de granulés qui leur permettent une autonomie de deux à trois jours. Leur rendement peut atteindre jusqu’à 85 %.
Le poêle associe décoration à un bon rendement de chauffage - Crédit photo : Couleur Média
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Les chaudières à bois
Le regain d’intérêt pour le bois combustible a conduit certains fabricants à développer de nouvelles générations de chaudières. Elles peuvent assurer le chauffage central et éventuellement l’eau chaude sanitaire. Elles consomment des bûches ou des écorces, des copeaux, des granulés, des plaquettes… Les constructeurs ayant signé la charte qualité Flamme Verte s’engagent à commercialiser des matériels de qualité. Les aides financières et les crédits d’impôts prennent en compte ce label. Parmi les produits les plus performants, il y a les chaudières à combustion horizontale, à combustion inversée et, plus récemment, les chaudières "turbo". Ces dernières sont munies d'un dispositif innovant : elles sont équipées d'une turbine qui introduit l’air de combustion ou d’un extracteur qui aspire les fumées. Enfin très performantes, les chaudières à plaquettes ou à granulés qui offrent une facilité d’utilisation similaire à celle des chaudières au fioul ou au gaz. L’alimentation de ces chaudières est programmée et automatique. Le combustible est stocké dans un silo dont la capacité est de plusieurs mètres cubes.
Le rendement peut atteindre 90 % ; une performance équivalente à celle du fioul.
L’énergie solaire
Gratuite et inépuisable, l’énergie solaire ne génère pas de pollution, ni de gaz à effet de serre. Les constructeurs ont su l’exploiter en mettant sur le marché des systèmes combinés qui peuvent couvrir jusqu’à 40 % des besoins annuels. Le chauffage solaire offre d’intéressantes perspectives d’économies. Une maison de 110 m2 dans le grand sud, avec 13 m2 de capteurs aura un taux d’économie d’environ 50 %. Si elle est occupée à quatre par personnes, les économies annuelles atteindront 4 600 kWh. Les systèmes de chauffage solaire mis sur le marché sont susceptibles de répondre aux besoins dans un bâtiment existant, que ce soit d’un chauffe-eau solaire individuel ou d’un système solaire combiné. Certains systèmes solaires produisent de la chaleur pour la maison, mais aussi de l’eau chaude. C’est le principe du chauffe-eau solaire. A noter que l’énergie solaire n’est pas l’apanage de l’habitat neuf. Par ailleurs, cette source reste un dispositif d’appoint qui est capable de pallier les insuffisances du rayonnement. Une cheminée, un poêle ou tout autre appareil indépendant peut apporter le complément de chaleur pour le chauffage d’une habitation. La production de chaleur peut aussi être assurée par un système de chaudière dite traditionnelle qui rend le relais automatiquement : chaudière automatique à bois, à gaz ou à fioul, mais aussi par l’électricité.
En tout état de cause, la chaleur du soleil est récupérée par des capteurs thermiques ou photovoltaïques. Ces derniers capteurs produisent de l’électricité, alors que les premiers transforment les rayons du soleil directement en chaleur. Quel que soit le type de capteurs, ils sont installés plein sud et inclinés avec un angle de l’ordre de 45° sur le toit de l’habitation ou dans le jardin. Ils sont actifs seulement en cas d’ensoleillement. C’est pourquoi il est nécessaire d’installer un dispositif de stockage. Les systèmes de chauffage à l’énergie solaire fonctionnent selon le principe de l’hydro-accumulation. L’idée consiste à stocker la chaleur produite par les capteurs dans un volume d’eau tampon, dans lequel on vient puiser lorsque cela est nécessaire. L’énergie nécessaire au chauffage est diffusée dans la maison par le circuit d’eau ou de liquide caloporteur grâce à des radiateurs basse température ou à un plancher chauffant. Dans le cadre d’une réhabilitation lourde, le plancher chauffant peut être conçu pour non seulement diffuser la chaleur, mais également être le lieu de stockage de celle-ci.
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Le chauffage au sol peut être installé lors d'une rénovation importante - Crédit photos : Couleur Média |
Autre système adapté au climat du Lauragais : la véranda bioclimatique. Son installation permet d’économiser jusqu’à 50 % du prix du chauffage de la maison. Son principe est le suivant : les espaces vitrés du bâtiment captent les rayons du soleil. La véranda bioclimatique propose du chauffage gratuit. Les dimensions du vitrage doivent être de 20 à 40 m2. Il est recommandé que 25 % de la surface vitrée puisse s’ouvrir pour limiter les effets de surchauffe en plein été. Orientée plein sud, la véranda doit être haute pour offrir un maximum de puissance de chauffe. Les murs entre la maison et la véranda servent à accumuler la chaleur solaire pendant la journée et à la restituer le soir à l’intérieur de la maison. Aluminium, fer, bois, tous les matériaux entrent dans la conception d’une véranda pour la mise en place d’un bâtiment bioclimatique.
Le saviez-vous ?
95 % des maisons individuelles neuves en Suède sont équipées d’une pompe à chaleur (essentiellement de type géothermique avec des capteurs enterrés verticalement)
et 40 % en Suisse (dont la moitié puise l’énergie dans l’air ambiant).
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Les autres énergies puisées dans l’environnement
Sur le marché, vous trouvez aujourd’hui différents modèles de pompe à chaleur. Ces équipements fiables et performants fonctionnent aussi à partir d’énergie renouvelables : la géothermie, l’eau et l’air. Certains produits sont réversibles et peuvent faire office de climatiseur.
Pour les pompes à chaleur géothermique, il s’agit d’exploiter l’énergie du sol qui provient pour l’essentiel du rayonnement solaire et de la migration des eaux de pluie dans le sol. Le prélèvement de chaleur s’effectue par le biais de tubes enterrés dans le sol : des sondes. La longueur totale des tubes dépasse plusieurs centaines de mètres. La surface de capteurs nécessaires est de une fois et demie à deux fois la surface habitable à chauffer. Il existe aussi des pompes à chaleur sur eau de nappe : la chaleur du sous-sol est celle contenue dans l’eau des nappes souterraines peu profondes : moins de 100 mètres, captées par un forage.
Les pompes à chaleur aérothermiques récupèrent les calories de l’air ambiant, celui de l’intérieur comme de l’extérieur du logement. Leur installation finale doit être contrôlée par un organisme d’inspection accrédité selon la norme NF EN ISO/CEI 17020. Attention, les performances de ce type de pompe à chaleur varient selon la température de l’air. Le système est adapté au climat du Lauragais, où il est rare que la température frise les - 10 °C en hiver ! Ce système de chauffage est toujours équipé d’un dispositif d’appoint pour pallier une éventuelle insuffisance de la pompe à chaleur quand il fait trop froid. A noter enfin que des pompes à chaleur air/eau sont également disponibles sur le marché. Ce système mixte permet de pallier les limites de l’énergie air.
Les énergies fossiles
Difficile pour le charbon de s’adapter aux contingences environnementales et économiques d’aujourd’hui. Par contre le fioul et le gaz ont su profiter des performances des chaudières depuis une vingtaine d’années, et ce grâce aux technologies avancées de type basse température et condensation. La chaudière à condensation permet un rendement 15 à 20 % supérieur à celui d’une chaudière standard. Elle engendre ainsi une notable économie de combustible, moins de gaz carbonique et moins d’oxyde d’azote produit. Pour ce qui concerne la chaudière basse température, elle permet de réaliser des gains de consommation de 12 à 15 %. Enfin, le système à « ventouse » prélève directement à l’extérieur du logement l’air nécessaire au fonctionnement du dispositif de chauffage. La consommation d’énergie est alors réduite de 4 %. La chaudière à « ventouse » se décline en système basse température ou à condensation.
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Le saviez-vous ?
Les chaudières à gaz ne doivent plus avoir de veilleuse permanente, depuis le 1er janvier 2003, car c’est une source de perte énergétique, selon la réglementation RT 2000.
Le remplacement d’une ancienne chaudière gaz traditionnelle par une chaudière à gaz à condensation permet de réduire de 6 900 kg les émissions de CO2 par an, soit l’équivalent en émission d’une voiture effectuant 49 000 km.
En se chauffant avec une chaudière ancienne, le coût s’élève à 1 250 € par an, contre 850 € avec une chaudière basse température et 750 € avec une chaudière à condensation. |
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Le thermostat contrôle les heures de chauffage
dans la journée et permet ainsi de réaliser des économies
Crédit photos : Couleur Média |
L’électricité
Diverses solutions sont présentes sur le marché. Les produits sont faciles à installer sans trop de travaux. Ils ont l’avantage d’être propres à l’utilisation. Ils ne nécessitent pas de stockage.
Le convecteur est un caisson métallique contenant des résistances. L’air pénètre par le bas de l’appareil, s’échauffe au contact des résistances et ressort par le haut pour réchauffer la pièce. Lors de l’achat d’un convecteur, il faut privilégier un appareil doté d’une sortie d’air sur le devant afin de permettre une meilleure diffusion de l’air.
Le radiateur à accumulation est composé de matériaux réfractaires qui accumulent la chaleur produite par les éléments chauffants pendant les périodes «heures creuses» d’EDF.
Le panneau radiant et le plafond rayonnant : ces types de chauffage s’adaptent bien aux grands volumes.
Les planchers chauffants : à installer uniquement dans le cadre d’une rénovation lourde. Les câbles électriques sont noyés dans une dalle épaisse qui accumule la chaleur et assure une base de chauffage mince. Attention, la pose de certains revêtements de sol est incompatible avec ce type de chauffage : parquets, dalles de moquettes, revêtements textiles à dossier mousse.
Les planchers rayonnants : là aussi, une solution à envisager en cas de rénovation lourde. Les câbles chauffants sont placés directement sur un isolant thermique sous une chape ou sous une chape flottante.
La chaudière électrique a comme principal avantage d’être peu chère à l’achat (de l’ordre de 1000 €), mais, en contrepartie, elle est très gourmande en énergie. Elle est toutefois intéressante dans une optique provisoire en attendant le raccordement d’un logement au réseau du gaz de ville par exemple. Certains modèles de chaudières électriques fonctionnent également en bi-énergie : électrique/fioul.
Estelle COUVERCELLE
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