Travailler dans l'habitat

Métier du bâtiment : le maçon

Dans la grande famille du bâtiment, je demande le maçon ! Indispensable sur tous les chantiers de gros œuvre, il est devenu une denrée rare sur le marché de l’emploi… et donc précieuse pour les entrepreneurs.
La maçonnerie est un art qui a demandé de tout temps de la main d’œuvre qualifiée. C’est encore plus vrai aujourd’hui. Le point sur les réalités de cette profession.


Un métier, des compétences

On aura toujours besoin de maçons… précision : de bons maçons. Des compétences personnelles viendront compléter un savoir-faire professionnel. Maçon : c’est l’alchimie entre les deux ; une vocation pour celui qui a l’âme d’un bâtisseur promis à un bel avenir professionnel !

Que fait donc le maçon ?

Le maçon a le privilège de commencer un édifice en préparant et en réalisant les fondations d’un bâtiment. Il coule la dalle, monte les murs et les cloisons, pose les planchers. Il élabore et met en place tous les éléments porteurs de la construction d’un bâtiment.

Sens de l’initiative et de la rigueur

Un chef de chantier distinguera rapidement un bon maçon par son esprit d'équipe : s’intégrer dans un groupe est fondamental pour bien travailler. Il prendra aussi en compte sa débrouillardise, sa rigueur, mais aussi sa bonne gestion du temps et son sens des responsabilités. À lui d'anticiper les différentes tâches comme de couler un plancher en fin de semaine plutôt qu'un lundi, afin de laisser sécher le tout durant le week-end... Et c’est toute la suite du bon déroulement du chantier qui dépendra de son professionnalisme !
Poser la première pierre d'un édifice n’est pas si simple que cela en a l’air. Le maçon doit savoir lire les plans, respecter les consignes, effectuer des tracés et des repérages. Les techniques et les matériaux de construction ne doivent pas avoir de secret pour lui. Tout un art qui ne s’improvise pas, loin de là. C’est un véritable savoir-faire qu’il met en œuvre quotidiennement.
Outre des qualités intellectuelles et de l’initiative, le travail sur le chantier demande une bonne condition physique, le sens de l'équilibre, de la prudence et le respect absolu des règles de sécurité. Le maçon peut travailler perché sur des échafaudages ou debout dans des tranchées creusées dans le sol. Par ailleurs, les grands chantiers peuvent être éloignés du siège de l'entreprise, ce qui entraîne des déplacements importants. Contraint de se déplacer d'un chantier à l'autre, le maçon travaille donc parfois pendant plusieurs mois loin de son domicile, en France ou à l'étranger. Une grande disponibilité est donc indispensable. Dehors, été comme hiver, il doit enfin prendre en compte les caprices du temps.

Des conditions de travail améliorées

Les techniques modernes prennent le pas sur la maçonnerie à l'ancienne. Les recherches sur les composants ont permis de concevoir des matériaux très diversifiés et fiables du point de vue de la solidité, de l'étanchéité, de l'isolation thermique et phonique. Les conditions de travail se sont par conséquent améliorées. Elles s’accompagnent d’une réglementation de plus en plus stricte au niveau de la sécurité. Aujourd'hui, par exemple, la manutention des matériaux, leur mise en place et l’évacuation des décombres sont assurées la plupart du temps par des engins spécifiques.

Un métier aux différents visages

Un chantier est toujours unique : il n'y a pas d'un côté les concepteurs du projet et de l'autre côté les métiers des travaux. C'est souvent la taille de l'entreprise qui détermine le degré de liberté du professionnel. Sur les petits chantiers, au démarrage des travaux, le maçon suit les consignes de l'entrepreneur puis s'organise assez librement. Sur les chantiers importants, il opère sous les ordres d'un chef d'équipe. Par ailleurs, le maçon travaille non seulement le béton, le mortier, les liants, le plâtre, le bois, le fer, mais aussi la brique, la pierre, des matériaux composites qui ont évolué au fil des années et des progrès techniques. Le ma-çon doit également maîtriser la fabrication des éléments qui servent à maintenir l’ensemble de la construction avec du mortier, du ciment, du plâtre, de la résine, etc. Il réalise aussi des enduits intérieurs et extérieurs. A noter que dans certains chantiers, c’est le maçon qui coordonne les autres corps de métier.

un métier qui nécessite de la précision

Un métier qui nécessite de la précision - Crédit photo : CFA - BTP Toulouse

La diversité du métier de maçon

Pierre Sarrat, Secrétaire Général de la Fédération française du bâtiment (FFB) Midi-Pyrénées précise que “l’on peut exercer son métier de maçon en tant qu’ouvrier d’exécution ou dans le domaine de l’encadrement”. Il distingue ainsi plusieurs “grades”.
L’ouvrier d’exécution effectue des travaux simples à partir de consignes précises.
L’ouvrier professionnel effectue les travaux courants dans sa spécialité.
Le compagnon professionnel effectue des travaux délicats et bénéficie d’une certaine autonomie.
Le maître ouvrier effectue des travaux complexes et est complètement autonome.
Pour ce qui est des fonctions d’encadrement, on distingue trois catégories :
Le chef d’équipe encadre une équipe d’ouvrier.
Le chef de chantier encadre l’ensemble du personnel du chantier.
Le conducteur de travaux encadre un ou plusieurs chefs de chantier. Il a aussi la charge de la gestion financière des chantiers.

Pour en savoir plus : Union de la Maçonnerie et du Gros œuvre de la Fedération française du Bâtiment : www.umgo.ffbatiment.fr

Un professionnel recherché

Les commandes publiques et celles des particuliers pleuvent, d'où un nombre élevé de recrutements en maçonnerie dans le Lauragais. Les entreprises générales de bâtiment et les sociétés de construction cherchent toujours des jeunes qualifiés pour compléter leur équipe. Dans le BTP, les possibilités de faire carrière ne manquent pas. Les grandes entreprises de travaux publics et de bâtiment côtoient les petites entreprises qui répondent aux nombreuses demandes des particuliers : construction, rénovation, réparation... Il y a de la place pour des projets professionnels fort différents : travailler comme salarié et profiter des promotions pour “grimper” les échelons en devenant chef d’équipe, quitte ensuite à se mettre à son compte comme artisan après quelques années d’expérience nourries d’une bonne dose d’opiniâtreté. Si le maçon acquiert des connaissances en gestion et en comptabilité au sein d'une entreprise, il peut également se diriger vers d’autres activités et briguer, par exemple, un poste dans la communication ou dans le secteur commercial.

Cherche maçon désespérément !

Le 18 juillet 2006, Dominique Perben, ministre des Transports, de l'Equipement, du Tourisme et de la Mer, et Jean-Louis Borloo, ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement ont lancé, avec les présidents des organisations professionnelles du BTP, une campagne nationale de recrutement dans le secteur du bâtiment et des travaux publics en faveur des demandeurs d'emploi. Cette mesure reflète les difficultés qu’ont les entreprises de BTP à recruter. Sur le marché de l’emploi, les maçons qualifiés sont une denrée rare selon la dernière enquête annuelle “Besoins de main d’œuvre” de l’Unedic rendue publique en mars 2006. Pour le bassin d’emploi de Carcassonne/Castelnaudary, les projets de recrutement sont estimés à 116 pour l’année 2006. Les difficultés à recruter des maçons qualifiés se montent à 82 % pour les employeurs. Dans le Tarn, pour le bassin d’emploi de Castres/Mazamet, 26 projets de recrutement ont été recensés. Bien qu’étant moindres, les difficultés de recrutement sont estimées à 77 %. Enfin, en Haute-Garonne, pour le bassin d’emploi de Toulouse, les besoins explosent : 526 projets de recrutement et les difficultés à recruter pour ces postes sont évaluées à 88 %. Pierre Sarrat, le Secrétaire Général de la Fédération française du bâtiment Midi-Pyrénées va dans le même sens, en affirmant que “les besoins sur la région concerne environ 800 maçons annuellement pour les cinq prochaines années”.

Les formations

Du CAP jusqu’au contrat de professionnalisation, les niveaux d’accessibilité aux formations de maçon sont divers. De l’apprentissage théorique aux travaux pratiques sur un chantier, les expériences sur le terrain demeurent incontournables pour acquérir l’amour du métier.

Des diplômes de tout niveau

Le CAP (certificat d’aptitude professionnelle) et le BEP (brevet d’études professionnelles) sont les diplômes de base exigés par les entrepreneurs. Ils se préparent en deux ans après la classe de 3ème en lycée professionnel, ou en apprentissage dans un CFA (Centre de formation des apprentis). Les diplômes d'un niveau supérieur permettent d'évoluer plus rapidement ou de se spécialiser. Le jeune diplômé peut soit se présenter sur le marché du travail avec un CAP de maçon en poche ou avec un diplôme plus spécialisé comme un CAP de constructeur en béton armé du bâtiment, soit un bac pro en construction bâtiment gros oeuvre ou de technicien du bâtiment, voire un BTS (brevet de technicien supérieur) bâtiment quand ce n’est pas un brevet de maîtrise maçon pour encadrer des chantiers.

Un métier revalorisé

Interview de Thierry Kopacki, directeur du Centre de Formation des Apprentis BTP à Toulouse.

Quelles formations proposez-vous dans votre établissement ?
Nous préparons aux diplômes de CAP jusqu’au Brevet Professionnel et nous proposons des contrats de professionnalisation. Nous accueillons des jeunes de 15, 16 ans qui sortent de 3e. Nous nous adressons également à des adultes de 25 ans voire plus qui, pour la plupart, ont un projet de création d’entreprise.

Thierry Kopacki

Quelles sont les spécificités de la filière maçonnerie ?
En maçonnerie traditionnelle, la difficulté réside dans un travail minutieux et technique pour tout ce qui concerne la brique. Aujourd’hui, l’activité doit surtout répondre à une demande en construction en béton armé principalement pour des locaux industriels et des habitats collectifs. Pour les jeunes, c’est un secteur encore mal connu. Pourtant, les carrières sont intéressantes sur les chantiers des grands groupes de construction.

Pourquoi les maçons sont devenus une denrée rare ?
Ces grands groupes de construction ont eu du mal à anticiper les départs à la retraite et le développement économique de la région qui s’est accompagné notamment par une forte demande en logement.

Que font les entreprises pour pallier le déficit de main d’œuvre ?
Il y a un réel effort en termes de recrutement et de formation. Les salaires des apprentis dans le bâtiment et les travaux publics ont été revalorisés. Un jeune de 16-17 ans va percevoir 40 % du Smic, contre 25 % du Smic en règle générale pour ceux ayant opté pour une autre filière. Le contrat de professionnalisation offre, quant à lui, une rémunération à 100 % du Smic pour les adultes. A l’issue de cette formation de dix mois, ils sont quasiment assurés d’avoir une proposition en contrat à durée indéterminée.

Que conseilleriez-vous à un jeune qui souhaite entamer une carrière dans la maçonnerie ?
De bien s’informer sur le métier et d’avoir en tête un projet professionnel. Pour intégrer notre CFA, le jeune doit se présenter après la validation d’une semaine de stage dans une entreprise de maçonnerie. Nous avons mis en place un point conseil. Il s’agit d’une structure qui accueille ceux désireux de s’informer sur les métiers du bâtiment et des travaux publics. Nous leur conseillons de venir assez tôt, en février, mars, ou en avril pour valider leur projet. En juin et en juillet, c’est souvent un peu trop tard.


Démonstration mur de brique

Crédit photo : CFA - BTP Toulouse

Les différentes formules pour apprendre un métier

Plusieurs possibilités sont offertes pour acquérir les qualifications en maçonnerie :
A plein temps, par la voie scolaire en lycée professionnel, comme le lycée professionnel François Andréossy à Castelnaudary. Les formations sont sanctionnées par un diplôme en fin d’année. Des stages en entreprise sont intégrés aux études.
Avec une formation en alternance :
- par le biais d’un contrat d'apprentissage, il est possible de partager son emploi du temps entre l'école et l'entreprise pour toute personne âgée de 16 à 25 ans (des dérogations à ces limites d’âge sont possibles). Le principe est le suivant : un employeur et un jeune (et les parents pour les mineurs) signent un contrat de travail particulier nommé contrat d'apprentissage. Il précise que l'engagement entre le jeune et l'entreprise vaut pour une durée déterminée à l'avance : deux ans en général, une ou trois années dans certains cas. L'employeur a des droits et des obligations en référence au code du travail. Il doit avant tout mettre en œuvre les meilleures conditions pour assurer une formation méthodique, en liaison concertée avec le Centre de Formation d’Apprentis (CFA). Cet aménagement horaire doit permettre de suivre tous les cours. Les vacances doivent être prises en dehors des cours. L'apprenti possède également des droits et des obligations. Il doit plus particulièrement s'engager à effectuer le travail qui lui est demandé dans l'entreprise, à suivre les cours du CFA et à se présenter à l'examen. Ponctualité et assiduité sont de rigueur. Un contrat d'apprentissage peut commencer entre le 1er juillet et le 30 novembre de chaque année. Cependant, comme la rentrée au CFA est généralement fixée en septembre, il est conseillé de signer un contrat avant cette date pour éviter de prendre du retard dans la formation.
- par le biais du contrat de professionnalisation qui s’inspire du contrat d’apprentissage. Il comporte effectivement des périodes de travail en entreprise et d’autres de formations théoriques. Sa durée est comprise entre six et douze mois. Elle peut être étendue dans la limite de vingt-quatre mois par convention ou ac-cord collectif de branche. Le contrat de professionnalisation s’adresse à des jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus qui souhaitent compléter une formation initiale. Mais, il s’ouvre aussi aux demandeurs d'emploi âgés de 26 ans et plus. Son objectif est de leur permettre d'acquérir une qualification professionnelle et de favoriser leur insertion ou réinsertion professionnelle. Les actions d'évaluation et d'accompagnement ainsi que les enseignements généraux, professionnels et technologiques sont mis en œuvre par un organisme de formation ou par l'entreprise elle-même si elle dispose d'un service de formation. Ce contrat ouvre droit pour l'employeur à une exonération des cotisations patronales de sécurité sociale quand le bénéficiaire a entre 16 et 25 ans ou quand il s'agit d'un demandeur d'emploi âgé de 45 ans ou plus.

Le saviez-vous ?

Au Moyen Age, à l’époque de la construction des cathédrales, le mot maçon avait une signification plus étendue que de nos jours. Il désignait fréquemment l’architecte. Le maçon reste encore une profession qui regroupe un bon nombre d’ouvriers spécialisés, parmi lesquels les limonsinans, qui construisent les murs en moellons ou en meulières, les briqueteurs, qui font des cheminées, les cimentiers, qui n’emploient que le béton. Après quelques années d’expérience, le maçon peut se spécialiser aussi dans les techniques de fabrication de façades. S’il est un métier créateur d’emplois dans le bâtiment, c’est bien celui de façadier. Cette activité, mal connue du grand public, manque en effet cruellement de bons professionnels qualifiés. Intervenant entre le gros œuvre et les finitions, le façadier réalise tous les aspects de la façade : enduits de couverture, étanchéité, isolation, travaux de finition.

Pour en savoir plus sur ces contrats, consultez le site Internet du Ministère de l’Emploi et de la Cohésion Sociale : www.travail.gouv.fr


Le maçon peut reproduire le style lauragais sur les constructions nouvelles - Crédit photo : Couleur Média

 


 

 





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