Aménagement intérieur

Vérandas et verrières : tout un art de vivre Dans le Lauragais, où le soleil et le vent règnent en maître une grande partie de l’année, pas question de se passer d’un puits de lumière plein de charme, protégé des courants d’air ; un lieu faisant le lien entre l’intérieur et l’extérieur d’une habitation, à l’abri du froid et de la chaleur ; une pièce à part entière où il fait bon vivre tous les jours de l’année. Les vérandas et les verrières s’imposent de par leurs qualités et leurs styles dans les maisons anciennes et modernes.

Une plus-value pour votre maison

Vous n’êtes pas tout à fait convaincu par l’apport d’une véranda ou d’une verrière ? Susceptibles d’être déclinés de mille et une façons, ces ensembles vitrés reflètent pourtant, par leur design et leur décoration, la personnalité de leurs occupants. C’est un lieu qui vit aussi en évoluant au fil des saisons, offrant une transition entre la maison et le jardin, ouvrant votre habitation sur de nouveaux horizons. C’est aussi un espace qui accroît la superficie d’une pièce de votre habitation comme un salon, une cuisine, ou une terrasse, un sas d’entrée, ou encore vous donne la possibilité de couvrir un balcon, voire même une piscine. Sans l’ombre d’un doute, une véranda ou une verrière apparaissent comme une valeur ajoutée de votre lieu de vie. Les potentialités de ce bâtiment vont bien au-delà du simple jardin d’hiver.

Au fait, véranda ou verrière : quelle différence ?

Espaces vitrés par excellence, les vérandas et les verrières se distinguent par leurs matériaux de construction. La verrière est construite à partir d’une structure en acier. Très résistant, il prend toutes les formes. La verrière peut s’intégrer au toit d’une habitation, suite à l’aménagement des combles par exemple. Les structures en acier assurent le maintien des vitrages suivant le plan de la toiture. Quant aux vérandas, elles sont conçues majoritairement à partir d’aluminium. Ce matériau tient le haut du pavé en France avec près de 90 % de part de marché. Résistant, léger, il peut être coloré ; il peut même ainsi imiter la teinte du bois. Ce dernier est présent dans des structures “poteaux-poutres”. Le choix d’une essence naturellement adaptée ou dûment traitée pour résister à une utilisation à l’extérieur est primordial. Enfin les vérandas en PVC (polychlorure de vinyle) commencent à faire une percée sur le marché français en proposant une gamme colorée en blanc ou en imitation bois.

Des formes en harmonie avec votre maison

Il y a autant de vérandas qu’il y a de maisons. Les formes sont variées. Elles se déclinent aux exigences de chaque situation. Que vous souhaitiez plus ou moins de lumière, une intégration totale avec les autres pièces, ou au contraire que vous vouliez un endroit bien différencié du reste de votre propriété, plusieurs possibilités vous sont offertes.

Cinq grandes familles de construction
Type de véranda et de verrière	Description des implantations	Schéma
en épi	Le bâtiment est placé le long d’un mur, sur lequel il fait saillie. L’implantation permet une franche avancée dans le jardin.
en appui	Le bâtiment est adossé à la maison par deux pans. La véranda ou la verrière sera de forme longitudinale, tandis que la maison fait un « L ». Son emplacement permet d’apporter une source de chaleur pour les pièces adjacentes. Le bâtiment peut aussi fonctionner comme un véritable puits de lumière.
encastrée	Le bâtiment est entouré sur trois de ses côtés. Ce type d’emplacement suppose une cour intérieure ou une maison en forme de « u ». Le bâtiment fait ainsi partie intégrante de la maison et il devient une pièce où vous pouvez profiter de la luminosité exceptionnelle dont ne bénéficie pas le reste de la maison.
intégrée	Il s’agit de construire une pièce vitrée en même temps que le reste de la maison. A noter qu’une implantation embrassant deux étages est intéressante, tant sur le plan du chauffage naturel que de la ventilation.
en « L »	Cette implantation est parfois nécessaire pour aller chercher le soleil tout en conservant des ouvertures reliant la maison à la véranda ou à la verrière. La structure épouse la périphérie d’une maison. On distingue le bâtiment en « L avec noue » si l’angle où il sera implanté est rentrant, et « L avec arêtier » si l’angle est saillant.

Du “sur mesure”

La véranda et la verrière sont des extensions de votre maison qui méritent réflexion avant que ne débute le chantier. Quelle que soit la forme choisie, c’est du sur mesure qu’il vous faudra le plus souvent, même si vous êtes inspiré par un modèle existant. L’appel à des entreprises spécialisées est nécessaire. Avec l’aide des professionnels, vous plancherez sur les caractéristiques du lieu d’implantation, sur l'aspect extérieur du bâtiment vitré qui doit rester en conformité avec le style de la maison, et sur l'intérieur qui doit être en harmonie avec la décoration. Les différents matériaux de construction offrent toutes les opportunités de création et de design, autorisant par la même occasion toutes les audaces. Par exemple, une véranda en aluminium pourra moderniser ou rajeunir l'aspect d'une maison ancienne, tandis qu'une véranda en bois ou mixte (bois et aluminium) va conférer un côté traditionnel et authentique à une maison contemporaine. La véranda rectangulaire classique n'est plus la référence grâce à l’évolution permise par les nouveaux matériaux disponibles sur le marché.
Les vitrages ont évolué aussi. Ils offrent un confort thermique que ne pouvaient pas soupçonner nos grands-parents ! Il s'agit néanmoins d'être mesuré dans vos désirs, pas forcément pour une question de prix, mais afin de ne pas déséquilibrer les lignes et les volumes de votre habitation. A titre d’exemple : une immense véranda, même très belle, risque “d’écraser” votre maison ou de masquer son cachet architectural.

Avant tout projet, connaître la réglementation en vigueur

Avoir déjà dans la tête le visage de sa future véranda ou verrière, c’est bien. Encore faut-il que votre projet soit en adéquation avec les règles de construction établies sur votre commune.
Pour la construction d’un espace dont la surface habitable est inférieure à 20 m², une déclaration préalable de travaux en mairie est suffisante. Il faut compter sur un délai d’attente d’environ un mois. Toutefois, il est bon de se renseigner auprès de votre mairie, car certaines communes peuvent demander un permis de construire. Par contre, pour une surface habitable de plus de 20 m², pas d’exception, une demande de permis de construire doit être déposée à la Direction départementale de l'équipement (DDE) ou à la mairie de votre commune. Cette fois, le délai d’obtention est estimé autour de trois mois. Attention, sur un site protégé et classé, seules les verrières sont généralement acceptées par les Architectes des Bâtiments de France. De plus, des communes peuvent avoir des exigences particulières concernant la couverture (tuiles, ardoises, etc.). Vous l’aurez compris, d’une manière générale, il est préférable de consulter votre commune et de s’informer sur le Plan d’occupation des sols (POS) ou du Plan local d’urbanisme (PLU) avant même de demander un devis ou de contacter une entreprise spécialisée. Enfin, des règlements de co-propriétés peuvent imposer les matériaux, la taille ou les couleurs de votre véranda. Il faut absolument s’y référer avant la demande d’un devis. Tous ces éléments vont bien entendu interférer sur votre planning des travaux.

La construction d’une véranda ou d’une verrière ne s’improvise pas. Elle demande en amont d’effectuer plusieurs démarches et surtout de bien s’informer des possibilités offertes sur le lieu de votre domicile. Ces renseignements vous seront utiles pour estimer la taille de votre espace vitré. En appliquant le coefficient des sols fixé soit par le POS ou le PLU à la surface de votre terrain, vous obtiendrez la superficie qui reste à votre disposition. La hauteur maximale, quant à elle, sera établie par le biais des documents communaux d’urbanisme.

A la quête d’un confort absolu

Les vérandas et les verrières ont la réputation d'être étouffantes l'été et trop froides l'hiver, mais ces désagréments sont devenus de plus en plus rares grâce aux progrès des matériaux. Il y a quand même certaines règles à respecter.

Le vent : une spécificité lauragaise

Notre région se distingue par ses nombreux jours de vent, notamment par la prédominance du vent d’Autan surnommé “le maître du Lauragais”. L’historien Jean Odol rappelle que ce phénomène naturel a déterminé au fil des siècles l’architecture des maisons paysannes, des bâtiments agricoles, etc. (voir Couleur Lauragais N° 86 et 71). Ces constructions sont généralement orientées parallèlement aux vents. Pourquoi les vérandas et les verrières feraient-elles exception aujourd’hui à cette règle ancestrale ? Connaître les us locaux en la matière évite bien des déboires pour vos projets de construction et influe sur les autres éléments, en premier lieu l’orientation, mais également l’isolation, la ventilation et le chauffage.

Une véranda à l'entrée de la maison protège du vent et du froid Crédit photo : Couleur Média

Les assurances Les constructeurs offrent généralement une garantie décennale sur l'ensemble des éléments de la véranda, même si elle n'est pas formellement obligatoire. La garantie d'achèvement des travaux valable un an et la garantie biennale (qui concerne les pièces d'usure) sont en revanche obligatoires. Il vous sera également utile de souscrire auprès de votre assurance une extension de garantie pour votre nouvelle véranda.

L’orientation

La température d'une véranda et d’une verrière fluctue au cours de la journée, ce qui les voue à être occupées en fonction de l'ensoleillement. Comment gérer au mieux l’apport solaire ? Réponse, en prenant soin de bien orienter les surfaces vitrées. Les ombres suscitées par l'environnement (relief naturel, immeubles, etc.) sont un premier élément à prendre en compte. Une orientation plein nord apporte une bonne isolation, mais bien sûr vous ne bénéficiez pas de l'ensoleillement. Plein sud, il faut prévoir une très bonne isolation thermique. L’orientation sud-est est un bon compromis avec le réchauffement du soleil matinal et le bénéfice en été d’une atmosphère tempérée l'après-midi. Il n’y a pas de cas d’espèce. Si les brumes matinales sont fréquentes en hiver, il est plus judicieux d’opter pour une orientation légèrement vers l'ouest, afin de profiter davantage du soleil couchant.

L’isolation

Une vitre simple laisse passer plus de 80 % des rayons du soleil et c'est l'absorption de ces rayons par un objet comme un mur ou un meuble qui transforme l'énergie du soleil en chaleur et la retient à l'intérieur. C'est ce qui explique que la température intérieure d’un bâtiment avec vitrage simple peut être très supérieure à celle de l'extérieur. Et vous voilà dans un véritable four ! Le double vitrage offre une sensible amélioration, mais il a un inconvénient majeur : son poids au m2 nécessite la pose de profils porteurs. Vous pouvez aussi envisager une toiture isolante en polycarbonate ou une toiture opaque pour lutter contre l'effet de serre. Le polycarbonate est une matière plastique légère et souple qui existe en plusieurs épaisseurs (de 16 à 52 mm). Pour lutter contre l'effet de serre, certains fabricants proposent du polycarbonate traité contre les rayonnements so-laires. Ces plaques o-paques sont légères et l’isolation de la véranda ou de la verrière, tant l'hiver que l'été, est fortement améliorée. Mais elles ont les défauts de leur qualité : la lumière dans la véranda et dans les pièces avoisinantes est diminuée. Autre possibilité : le store. Des stores en toile imperméable ou des volets roulants en PVC, de couleur claire, peuvent être installés à l'extérieur d'une véranda. Il existe aussi l'option des stores d'intérieur munis d'une surface réfléchissante.
Enfin, la nature peut aussi intervenir. Des arbres à feuilles caduques constituent une bonne protection. Leur feuillage d'été arrête le soleil, tandis qu'en hiver l'arbre dénudé le laisse passer. Dans ce cas, les arbres doivent être assez hauts et assez proches de la véranda pour assurer leur rôle protecteur en été.

La ventilation

La ventilation joue un rôle important durant l'été sur le confort. Pour qu'elle soit suffisante, il faut que 20 à 30% de la surface vitrée totale puisse s'ouvrir (portes comprises). L'un des défauts récurrents d'une véranda ou d’une verrière est la condensation. Pour l'éviter, l’espace doit être très bien aéré, si possible sur toutes ses faces, avec des portes, des fenêtres voire un vasistas en toiture. Le cas échéant, un extracteur d'air fera l'affaire. Si l’endroit accueille une cuisine, une hotte avec évacuation à l'extérieur est indispensable.

Le chauffage

Si l’espace vitré est destiné à devenir une pièce à vivre, un système de chauffage est indispensable. Le site subit effectivement de grandes variations de température sans bénéficier de l'isolation habituelle d'une pièce d'habitation. Un thermostat, indépendant du reste de l'habitation, permettant de réguler la chaleur est donc recommandé. Les constructeurs peuvent préconiser le chauffage par le sol qui a l'avantage de préserver du gel la plupart des vérandas et des verrières.

Les couleurs

Les couleurs chaudes sont à privilégier pour les parois internes de l’espace vitré, car elles absorbent mieux l'énergie solaire. Les couleurs brunes, marron et ocre par exemple, remplissent bien cet office. Le blanc est à éviter, car cette couleur réfléchissante renverrait le rayonnement solaire à l'extérieur.