Travailler dans l'habitat

Maçons d'hier et d'aujourd'hui

En quelques décennies, le métier de maçon a considérablement évolué. Sous l'impulsion de nouveaux enjeux, il s'est ouvert à des techniques nouvelles et des matériaux innovants dans le but d'édifier des bâtiments qui se veulent plus performants et donc plus économes. En construction comme en rénovation, les professionnels du secteur ont une palette toujours plus large de solutions afin de concrétiser les projets de leurs clients sans oublier leur rôle de conseil qui demeure à la base de ce métier sans cesse en mouvement.

 

Les techniques modernes s'accompagnent
d'une réglementation de plus en plus stricte
au niveau de la sécurité. Crédit photo :
Adobe Stock© Greg Pickens

Les techniques modernes s’accompagnent d’une réglementation de plus en plus stricte au niveau de la sécurité.

Chiffres-clés
- 190 215 salariés dans les entreprises de maçonnerie et de carrelage,
- 27% des entreprises du bâtiment sont spécialisées dans la maçonnerie et le carrelage,
- 65% d'entre elles interviennent dans les travaux de maçonnerie générale et de gros œuvre du bâtiment,
- 22% dans la construction de maisons individuelles,
- 10% dans la construction d'autres catégories de bâtiments,
- 2% dans les travaux de montage de structures métalliques,
- 1% dans les travaux de démolition.

Le métier de maçon a beaucoup évolué ces dernières années sous l’impulsion de nouveaux enjeux liés au développement durable.

Le métier de maçon a beaucoup évolué ces dernières années sous l'impulsion de nouveaux enjeux
liés au développement durable. crédit photo : AdobeStock©Lamax

Un niveau de qualification du CAP au Bac Pro et BTS
Le parcours des candidats à la maçonnerie a évolué ces dernières années. Le métier est toujours accessible via un CAP de maçon ou de constructeur d'ouvrages en béton armé par exemple. Pour aller plus loin, il est possible de se diriger vers un Bac Pro : Bac pro Technicien du bâtiment organisation et réalisation de gros œuvre ou Bac pro Interventions sur le patrimoine bâti option maçonnerie. Ou encore vers un Brevet Professionnel (BP), ce dernier se prépare en 2 ans après le CAP et permet d'acquérir un niveau de qualification plus élevé, niveau Bac. Il en existe plusieurs dont les BP Maçon, BP Métiers de la pierre ou encore BP Métiers de la piscine. Des Titres Professionnels (TP) permettent aussi de compléter sa formation initiale sur les spécialités suivantes : TP Maçon du bâti ancien, TP Maçon spécialisé en pierre calcaire ou bien TP Chef d'équipe gros œuvre. Enfin, il est possible de poursuivre ses études en BTS Bâtiment afin d'évoluer vers des missions de chef de chantier.

La maçonnerie est un art qui a demandé de tout temps de la main d’œuvre qualifiée.

La maçonnerie est un art qui a demandé de tout temps de la main d'œuvre qualifiée. crédit photo : Designed by jcomp / Freepik

Un métier évolutif et toujours plus de polyvalence !
Le métier de maçon est d'une grande richesse de par la variété de chantiers existants. Construction traditionnelle, monomur, bétons spécifiques, assemblage d'éléments préfabriqués, isolation thermique…, le maçon est au cœur toutes les problématiques de l'habitat. Compte-tenu de l'évolution des normes existantes, notamment en terme de performance énergétique de l'habitat mais également de l'évolution des techniques et des matériaux, il a un rôle de conseil essentiel auprès de ses clients.

Très polyvalents, les professionnels de la maçonnerie conseillent leurs clients en leur recommandant les techniques et matériaux qui correspondent le mieux à leur projet.

Très polyvalents, les professionnels de la maçonnerie conseillent leurs clients en leur recommandant
les techniques et matériaux qui correspondent le mieux à leur projet. Crédit photo : Adobe Stock©_jure

La diversité des chantiers
Le maçon peut en premier lieu intervenir sur les travaux de gros œuvre assurant la stabilité et la solidité des bâtiments (terrassement, soubassement, montage des cloisons…) puis sur le second œuvre et les éléments décoratifs (carrelage, préparation des murs, des façades…). Il bénéficie d'une expertise de plus en plus étendue et est amené à intervenir à la fois sur des constructions neuves et des chantiers de rénovation plus ou moins ambitieux. Enfin, le maçon intervient aussi bien sur des maisons individuelles que sur des ouvrages publics.

Les maçons interviennent autant sur des travaux de gros oeuvre que sur des éléments décoratifs sur des constructions neuves comme en rénovation.

Les maçons interviennent autant sur des travaux de gros oeuvre que sur des éléments décoratifs
sur des constructions neuves comme en rénovation. Crédit photo : Pixabay© Makin Residential

Des matériaux traditionnels aux nouveaux matériaux
Les professionnels de la maçonnerie continuent de travailler à partir des matériaux traditionnels que sont la pierre, le ciment, la brique ou encore le parpaing. Pour autant, et parfois sous l'impulsion de leurs clients, les maçons ont appris à maîtriser les nouveaux matériaux que sont par exemple les briques monomurs, plus épaisses et alvéolées que les briques classiques ou les matériaux bio (chanvre). Pour ce qui est spécifiquement de la rénovation, les maçons savent également utiliser les matériaux d'origine en les associant à des techniques plus actuelles telles que la maçonnerie de pierre, de brique ou de moellon en prenant soin de respecter l'esprit traditionnel de la bâtisse d'origine.

Une formation en continu
Compte-tenu des nouvelles exigences environnementales sur le secteur du bâtiment, les maçons sont désormais amenés à se former tout au long de leur vie professionnelle. C'est notamment le cas concernant les nouveaux modes de construction, par exemple la filière sèche, un mode ne nécessitant pas d'eau et s'appuyant sur le bois, le plâtre et l'acier. Plus globalement, comme évoqué précédemment, le maçon a acquis des compétences pointues en matière de conseil notamment quant à la gestion de l'énergie, le choix et la performance des matériaux. Dans cette catégorie, les matériaux bioclimatiques sont toujours plus tendance et les maçons ont appréhendé leurs spécificités. Sur ces questions et beaucoup d'autres, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) leur propose des formations par exemple : « L'isolation thermique par l'extérieur », « Construire en chanvre », « Les enduits à la chaux »  etc. Par ailleurs, les maçons doivent se tenir informés de toutes les actualités réglementaires, très nombreuses sur le secteur de l'habitat et notamment celle relative à la Réglementation Thermique.

Des conditions difficiles désormais prises en compte 
Parmi les métiers du bâtiment, celui de maçon est un métier nécessitant une très bonne condition physique. En effet, le maçon travaille souvent en extérieur, par tous les temps et doit adapter son travail aux conditions météorologiques autant qu'à ses contraintes de travail, sur un site possiblement ouvert au public ou habité comme c'est le cas en rénovation. Le maçon manipule par ailleurs des charges lourdes, sur des sols parfois instables, ou travaille sur des échafaudages ce qui n'est pas sans présenter certains risques. Pour toutes ces raisons, la profession a évolué sur la question de la prévention des risques professionnels. Ces professionnels sont sensibilisés à la mise en place d'éclairage et de balisage ainsi qu'à la sécurisation des voies de circulation sur un chantier. On recommande également une ventilation mécanique pour diminuer l'empoussièrement du chantier, des protections anti-UV, des équipements imperméables, des protections auditives anti-bruit etc. Les professionnels du secteur sont désormais accompagnés par les organismes professionnels qui éditent à leur intention des brochures de sensibilisation sur les risques du métier, notamment physiques.

Les Compagnons du Devoir 
Cette association reconnue d'utilité publique est à l'origine du compagnonnage dans les métiers du bâtiment dont la maçonnerie. Pratiqué depuis des siècles, le compagnonnage se fonde sur la mobilité et la transmission des savoir-faire via l'itinérance et la vie communautaire. Depuis les années 70, Les Compagnons du Devoir ont leurs propres CFA et développe également une itinérance qui permet les échanges interprofessionnels, auparavant chaque corps de métier avait ses « lieux de passage », mais également une itinérance ouverte sur l'international. L'association véhicule des valeurs humaines et professionnelles et invite les candidats à l'apprentissage à se réaliser « dans et par leur métier ». Au sein des Compagnons du devoir, on est d'abord apprenti en vue d'obtenir son CAP, puis Aspirant. C'est là que débute un Tour de France durant lequel l'Aspirant va changer de ville et d'entreprise une à deux fois par an. Puis le Compagnon itinérant, une fois reconnu par ses pairs, poursuit son voyage en encadrant à son tour les plus jeunes. Enfin, le Compagnon peut se sédentariser en intégrant une entreprise ou en créant son activité, ce qui explique le fait que de nombreux artisans, notamment maçons sont issus des Compagnons du Devoir. A noter : l'organisation est uniquement un centre de formation et ne peut être directement sollicitée par les particuliers afin d'intervenir sur des chantiers.

Isabelle Barèges

 



 

 





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