Semis, projection ou pose, implanter une nouvelle pelouse peut faire appel à différentes méthodes :
- Le semis a lieu au printemps sur une terre suffisamment chaude et humide. La météo printanière, ses journées plus longues et périodes d'ensoleillement vont favoriser la pousse du gazon. Un semis au-tomnal est également en-visageable, le sol est encore chaud et les nuits suffisamment fraîches pour favoriser la germination. Ce choix présente plusieurs avantages : d'abord le gazon dispose de plusieurs mois pour pousser avant d'être piétiné, ensuite les mauvaises herbes poussent moins vite à cette saison qu'au printemps. Attention cependant aux premières gelées hivernales qui pourraient condamner un gazon trop jeune pour résister.
- L'engazonnement par projection hydraulique est plus rare chez le particulier, il est surtout utilisé par les collectivités locales sur de grandes surfaces. La technique est idéale des zones difficiles d'accès, ou des terrains abîmés au sol pauvre, caillouteux ou dépourvu de terre végétale. Cer-tains particuliers y ont recours pour engazonner un imposant talus par exemple.
- Enfin la pose de pelouse offre l'avantage d'offrir un résultat immédiat ! Le gazon dit de placage est un gazon pré-cultivé en pleine terre pendant 12 à 18 mois et destiné à être transplanté sur un terrain. Il se présente souvent en rouleaux de 10 à 25 mm d'épaisseur et nécessite un minutieux travail de préparation du sol. Il faut d'abord retourner la terre, l'ameublir, l'amender, enlever les cailloux et niveler le terrain. Les professionnels qui vendent le gazon de placage proposent également sa pose.

Règle n°2 : choisir les semences les mieux adaptées à son environnement

Pour choisir les graminées, il est d'abord essentiel d'analyser les conditions du milieu, de déterminer l'usage du terrain et de connaître le temps qui sera consacré à l'entretien de la future pelouse. L'accompagnement de professionnels permet au propriétaire de bénéficier d'un conseil personnalisé en fonction des es-pèces de plantes et es-sences d'arbres déjà présentes sur le terrain, des caractéristi-ques du sol (nature, texture, perméabi-lité…), du de-gré d’enso-leillement et de la pente d'écoulement du terrain. Le Centre de Ressources sur les semences et les espèces végétales (www.gnis-pedagogie.org) fournit également une foule d'informations utiles. On apprend notamment que pour évaluer un gazon, il convient de tenir compte de son aspect, sa finesse, sa couleur, sa résistance au piétinement et de son comportement en été comme en hiver. Parmi les graminées les plus courantes, soit 40 et 55% des semences commercialisées, on trouve le ray-grass anglais. Résistant et facile d'entretien, sa dimension et sa couleur sont sensibles aux variations de température : il ne pousse pas au-delà de 25°C, jaunit en cas de sécheresse et reverdit rapidement à la suite de petites averses. Selon sa variété, le ray-grass offre un feuillage présentant plus ou moins de finesse et de densité. Seconde catégorie de gazon : les fétuques qui offrent l'avantage de bien s'acclimater à la sécheresse estivale. Les fétuques rouges sont très esthétiques et représentent de fait 30 à 45% des semences. Leur feuillage est plus fin que celui du raygrass et s'adapte aux zones ombragées.

		Les fétuques ont une longue durée de vie mais leur capacité de piétinement demeure plus limitée. Cousine de la fétuque rouge, la fétuque élevée représente 10 et 15% des semences. Elle présente l'avantage d'être très résistante à la sècheresse tout en supportant les excès d'eau. Sa croissance très rapide impose cependant des tontes régulières. La fétuque ovine durette offre quant à elle un gazon très dense qui résiste également à la sècheresse, conserve sa couleur en été mais supporte mal le piétinement. L'agrostide ténue est un gazon haut de gamme nécessitant des soins très réguliers. Il est très dense à feuillage fin, il résiste au froid mais nécessite beaucoup d'eau en été. Enfin, le fléole bulbeuse est rarement utilisé car il craint la sècheresse et nécessite un sol très bien travaillé.
L'engrais de fond qui apporte de l'acide phosphorique (P) et de la potasse (K) constitue un stock d'aliments pour la pelouse. Il est recommandé de l'épandre avant de labourer le sol. Crédit photo : Fotolia©Lidian Neeleman

Le Label Rouge "Gazon de Haute Qualité" Ce label a été créé en 1997, à l'initiative du Ministère de l'Agriculture pour désigner des gazons de qualité : qualité des variétés utilisées, équilibre et complémentarité des différentes espèces la constituant en regard de l'utilisation prévue de la pelouse (pelouse d'ornement, de détente et d'agrément, de sports et de jeux). Le contrôle du label est assuré par le Service officiel de contrôle et de certification des semences et plants du Ministère de l'Agriculture. Quels que soient la marque et le distributeur, le gazon Label Rouge apporte une garantie de qualité supérieure aux mélanges dits "classiques", notamment un feuillage plus vert et plus fin, une résistance au piétinement plus forte ou une pousse plus lente.
		Pour l'utilisation intensive d'une pelouse (comme sur un terrain de football), il faut un gazon qui résiste au piétinement et à l'arrachement. Crédit photo : Fotolia©Tinka

La prairie fleurie : complément naturel des pelouses

Pour ceux qui souhaitent donner plus de rusticité à leur extérieur, il est dé-sormais possible d'avoir recours aux prairies naturelles. Elles sont un vrai ravissement pour les yeux mais pas seulement. Parce qu'elles demandent peu de traitement, elles favorisent la biodiversité en accueillant de nombreux insectes pollinisateurs (abeilles et bourdons), un vrai coup de pouce pour votre ver- ger ! Faciles d'entretien, les prairie naturelles sont une alternative intéressante sur des terrains difficiles à entretenir com-me un talus par exemple. Les sélectionneurs proposent des mélanges comprenant environ 85% de graminées et 15% de fleurs pour un effet champêtre garanti !

Règle n°3 : bien préparer le sol

Pour implanter un gazon, il est nécessaire de disposer d'une couche minimale de 12 à 15 cm de terre après tassement. Pour un meil-leur taux de réussite, le sol doit être idéalement sablo-argileux, profond, fertile et riche en matière organique, mais également bien aéré et bien drainé. Il est conseillé de labourer le terrain quelques se-maines avant le semis, de le niveler, de le tasser puis d'affiner la terre au maximum.

		Entretenir sa pelouse au fil des saisons Au printemps : semis de la nouvelle pelouse ou regarnissage, tonte hebdomadaire, terreautage, scarification. En été : arrosage régulier du gazon en fin de journée, tonte régulière mais moins fréquente, épandage de brins d'herbe issus de la tonte. A l'automne : scarification et regarnissage, dernière tonte en octobre, ratissage des feuilles mortes. En hiver : préparation du terrain si implantation d'une nouvelle pelouse, désherbage sur terre humide à compter de février. Règle n°4 : donner les premiers soins Pour favoriser la pousse du gazon, il convient de conserver une terre humide, le semis va donc nécessiter un arrosage régulier si le temps est plutôt sec. A partir de 2 à 3 cm de pousse, il est conseillé de passer un rouleau sur le gazon naissant pour favoriser l'émission de nouvelles feuilles et son épaississement. La première tonte a lieu lorsque le gazon a atteint 8 à 10 cm. Enfin, il convient d'enlever, à l'aide de produits respectueux de l'environnement, les mauvaises herbes qui ne vont pas manquer de pousser en même temps que le gazon. Règle n°5 : maîtriser quelques principes d'entretien de base
La pelouse est bien plus qu'un simple élément décoratif de votre environnement. Vous apprécierez de marcher pieds nus ou de respirer son parfum d'herbe tendre fraîchement coupée. Crédit photo : Fotolia©Fabienne Lerault

Pour maintenir une pelouse bien verte, il est conseilé de procéder à plusieur petits arrosages chaque jours ou tous les deux jours. Au printemps, il est préférable d'arroser le matin alors que l'été, le moment idéal est la fin de journée ou pendant la nuit.
- Pendant cette saison, il faut également éviter de tondre le gazon trop court pour une meilleure résistance à la sécheresse et laisser quelques brins d'herbe coupée reposer sur le sol (en se décomposant, ces brins produisent de l'azote qui va favoriser les nouvelles pousses).
- Au printemps et à l'automne, il convient d'opérer des regarnissages réguliers aux endroits où le gazon n'a pas poussé et de procéder au roulage qui permet à l'herbe de reprendre contact avec le sol et favorise un bon enracinement.
- Pour ce qui est de la tonte, elle s'effectue sur une pelouse sèche, et à une hauteur qui n'est jamais supérieure au tiers de la longueur du brin d'herbe.
- Pour conserver une pelouse en bon état, il également conseillé de la scarifier pour retirer le feutre qui recouvre le sol ou retirer la mousse avant de regarnir les zones dévégétalisées.
- Quelle que soit la saison, il est impératif de s'attaquer aux mauvaises herbes en prenant soin de les arracher à la racine

- Enfin, tous les 2 à 3 ans, il convient de procéder à un terreautage de la pelouse consistant à étaler une fine couche de terreau ou de compost pour lui apporter des matières organiques. En effet, au fil du temps, le sol s'appauvrit, cette opération permet tout simplement de revigorer le gazon. Halte aux taupes ! Lorsque des mottes de terre défigurent la pelouse, il convient de réagir vite pour ne pas ruiner le travail de plusieurs mois d'entretien ! Mais comment lutter pacifiquement contre ces petits rongeurs inoffensifs et pourtant dévastateurs ? Il est tout d'abord, possible de planter une bouteille en plastique, goulot vers le bas, au bout d'une tige métallique de préférence en aluminium : au moindre coup de vent la bouteille va cogner sur la tige et émettre des sons qui feront fuir les habitants de la galerie.
		Au printemps et en automne, périodes de pousse active, une tonte par semaine est la règle. Par contre, un gazon d'ornement doit être tondu au moins deux fois par semaine (et un green de golf, tous les jours !) Crédit photo : Fotolia©Lye

En cas d'échec, il est possible d'avoir recours à des techniques plus barbares au noms évocateurs tels que les pièges à taupes ou les pétards (un piège placé à la sortie de la taupinière déclenche l'explosion d'un pétard lorsque la taupe pousse de la terre à l'extérieur). A chacun sa méthode ! Ces quelques conseils suffiront-ils aux particuliers qui souhaitent entrepren-dre des aménagements extérieurs ? C'est souhaitable, car, comme le disait l'inénarrable Raymond Devos : "un jardinier qui sabote une pelouse est un assassin en herbe" ! Pour éviter de se rendre coupable de quelque délit que ce soit, il est vivement conseillé de s'en remettre à un professionnel…

La beauté d'une pelouse d'ornement dépend de la finesse et de la densité du gazon. Crédit photo : Fotolia©Kim Blackmore

Isabelle Barèges