Aménagement extérieur

Piscines : la sécurité attitude Il suffit d’un moment d’inattention pour que la situation vire au cauchemar. S’amuser dans une piscine, c’est super, encore faut-il s’assurer que la baignade s’effectue en toute sécurité. Encouragé aussi bien par des associations de victimes de noyade que par les professionnels des piscines individuelles, mais aussi par le boom des installations privées de piscine, l’Etat français a décidé de taper un grand coup pour assurer des normes de sécurité. Tout a commencé en 1998, quand Jean-Pierre Raffarin présente une loi sur la sécurité des piscines privées afin de prévenir les noyades, en particulier, des jeunes enfants. La loi a été finalement votée le 3 janvier 2003. Elle ne concerne que les piscines privées enterrées et semi enterrées. Les piscines hors sol, les modèles gonflables ou démontables, celles situées dans un bâtiment, ne sont pas soumises à l’installation d’un système de sécurité spécifique.

Cet abri fait partie des matériels de protection aux normes pour éviter les risques de noyade

2004 : des piscines aux normes
Selon cette loi, toutes les piscines enterrées construites depuis le 1er janvier 2004, doivent comporter au moins un dispositif de protection : barrières, couverture, alarme électronique ou abri. Si votre piscine a été conçue avant le 1er janvier 2004, vous aviez jusqu’au 1er janvier 2006 pour vous mettre en règle. Depuis le 1er mai 2004, les piscines existantes des habitations données en location saisonnière sont également soumises à cette obligation. Les contrevenants risquent une amende pouvant aller jusqu’à 45 000 €. En cas de noyade, les propriétaires des piscines peuvent être poursuivis pour homicide par imprudence. Dès lors, ne pas vouloir appliquer la loi, seulement parce que l’on trouve que les dispositifs de sécurité sont inesthétiques est un acte complètement déraisonnable. De toute façon, le législateur a fait son choix : celui de la prévention par le biais de différents systèmes. Il a laissé au propriétaire le choix de matériel de sécurité ; un matériel soumis à des normes très précises. Attention à bien les noter et de vérifier qu’elles sont indiquées sur les éléments que vous allez acheter. Et puis, n’oubliez pas de désactiver le système de protection avant d’aller vous baigner !

Les barrières de protection
Elles doivent être conformes à la norme NF P90-306. Souples ou rigides, elles doivent être conçues de manière à empêcher le passage d’enfants de moins de cinq ans par enjambement, escalade ou par ouverture des moyens d'accès. La hauteur de ces barrières doit être au minimum de 1,10 mètre entre les points d’appui haut et bas. Chaque élément doit résister à un poids supérieur à 50 kilos. Le portillon doit être muni d’un verrouillage à double action, de préférence automatique.

Une alarme sonore
Installée à la surface de l’eau (immersion) ou autour du bassin (périphérique), l’alarme doit répondre à la norme NF P90-308. Toutes les commandes d’activation et de désactivation ne doivent pas pouvoir être à portée de la main d’un enfant. Le système de détection est doté d’une sirène qui ne peut pas se déclencher d’une manière intempestive.
A l’aide de capteurs présents dans le bassin et reliés à un boîtier sur la margelle, l’alarme d’immersion détecte toute chute dans l’eau d’un corps à partir de 6 kilos. Quant à l’alarme périphérique, elle est constituée de deux poteaux disposés en retrait de la piscine. Ils émettent deux faisceaux laser infrarouge à 20 et à 45 centimètres du sol. Cette «barrière optique» déclenche l’alarme dès que quelqu’un franchit le faisceau.

	Le matériel sécuritaire peut très bien s'intégrer à la piscine ; ici une alarme périphérique
L'alarme d'immersion est efficace lors d'une chute inattendue dans le bassin

L’abri
Il est destiné à empêcher des enfants d’accéder au bassin. Il répond lui aussi à une norme spécifique : NF P90-309. L’abri correspond à une structure totalement fermée, en PVC ou en verre. La structure est posée au-dessus du niveau de l’eau ou conçue com-me une véranda autour du bassin. Qu’il soit haut (on peut s’y tenir debout), ou bas, relevable ou télescopique, l’abri doit résister à un vent soufflant à plus de 100km/h.

La couverture
Conçue pour empêcher l’immersion involontaire, elle est soumise à la norme NF P90-308. Couvrant l’intégralité du bassin, la couverture est à la fois souple et rigide. Son objectif : supporter le poids d’un adulte de 100 kilos. Ce système peut se présenter sous différentes formes : volets roulants, couverture à barres ou encore couverture tendue à l’extérieur des margelles ou au fond d’une piscine mobile. Quel que soit le dispositif, il doit être mis en place afin qu’un enfant ne puisse pas glisser dessus. Attention à ne pas confondre la couverture de protection avec une bâche souple ou flottante pour maintenir la température de l’eau du bassin.

Derniers conseils
La Fédération des professionnels de la piscine préconise de toujours garder un oeil sur un enfant qui se baigne ou qui est à proximité d’un bassin. Elle conseille aussi d’équiper les jeunes enfants allant se baigner de brassards, d’un maillot à flotteurs ou d’une bouée dès qu’ils sont à proximité de la piscine.
Autres recommandations : poser à côté de la piscine une perche ou une bouée et surtout un téléphone sans fil pour alerter les secours le plus rapidement possible. N’oubliez pas de stocker dans un endroit sûr les produits d’entretien de la piscine et de traitement de l’eau. Et pourquoi ne pas suivre une formation aux gestes des premiers secours ? Cela pourrait toujours servir. Dernier conseil qui tombe quelque peu sous le sens : apprenez à vos enfants à nager le plus tôt possible, même sommairement !

Estelle COUVERCELLE

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